Dans l'actu, le défi incroyable réalisé par les Italiens de Fabriano et une présentation de l'IWS Vietnam. Mais également 8 aquarelles sur la rubrique ma dernière peinture et la peinture préférée de Viktoria Prischedko. Deux artistes révélés : l’Israëlienne Yael Maimon et le Français naturaliste Gilles Bosquet, et découverte du Belge Daniel Hardyns.
La méthode pour peindre sans dessiner du Thailandais La Fe, New York par Tim Satrermow et la forme de l'eau par le Russe Igor Sava. Noir et blanc pour la beauté vue sans artifice par l’Américaine Alexandra Becker-Black et les paysages de l'aquarelliste britannique Geoff Butterworth à Rome.
Un porfolio consacré au portraitiste chinois Liu Yi. Mais allons peindre sur le motif avec les aquarellistes du monde entier. Terminons par un peu de technique avec le Taiwanais Wei Xin Lin et le Malaisien Jayson Yeoh
L'actualité
InArte Fabriano
Réunion de 500 artistes fin avril 2015 à Fabriano, ville au savoir ancestral sur la fabrication du papier. La dernière journée du festival a été marquée par la réalisation de la plus grande aquarelle du monde, soit 15 mètres de long sur 60 cm de hauteur. L’événement a pris place sur la place centrale de Fabriano. Chaque aquarelliste participant a ainsi pu apporter sa touche personnelle tout en s’inspirant de ce que faisaient ses voisins.
L’IWS Vietnam
Liu Yi effectuant une démonstration sous l’oeil attentif du public.
Au Vietnam, l’aquarelle a toujours été considérée comme une technique pour l’esquisse et la présentation de projets architecturaux. Elle n’est par exemple pas enseignée. Et même si beaucoup d’artistes peignent à l’aquarelle, c’est davantage un passe-temps. Aujourd’hui, grâce aux connexions internationales, les artistes ont pu contacter les grands aquarellistes internationaux et commencer à prendre conscience de la possibilité de faire carrière
Révélations
L'Israélienne Yael Maimon
Dans cette série, j’essaie de rendre toute la magie de cet animal. Une des difficultés majeures est de réussir à traduire la personnalité du chat, ainsi que son regard. Un autre défi est de créer une certaine ambiance.
Page 16 Yael Maimon
Une fois le dessin initial terminé, je me lance avec la couleur, travaillant dans le mouillé et en technique sèche. D’habitude, je commence par le centre d’intérêt, souvent la tête. J’aime jouer avec la couleur en laissant se chevaucher des couleurs chaudes et froides et en avançant au fur et mesure vers les tons les plus foncés.
Le Français naturaliste Gilles Bosquet
Ses travaux ont pour objectif de mettre en valeur la beauté d’une nature qu’il retranscrit avec une rigueur toute scientifique. Son amour de la nature se manifeste dès son enfance. C’est ainsi qu’il s’engage dans des études de biologie, mais, alors qu’il est en maîtrise à l’université Pierre et Marie Curie, il découvre le dessin naturaliste lors d’une exposition de Bernard Durin.
À partir de 2001, il travaille de façon répétée avec des éditeurs pour lesquels il illustre des ouvrages scientifiques. Cette même année, La Poste lui confie la réalisation d’illustrations pour les cachets, documents philatéliques, et timbres préoblitérés sur le thème des orchidées.
Page 17 Gilles Bosquet
Le Belge Daniel Hardyns
Lauréat du concours L'art de l'Aquarelle, catégorie Natures mortes.
Pourquoi avoir choisi cette peinture pour participer au concours ? Le choix n’était pas très difficile car je peins rarement des natures mortes. J’ai une préférence pour les vues de ville, les personnages ou les paysages. Lumière sur l’évier comporte les éléments que j’aime traiter, c’est-à-dire la lumière, l’ombre, la transparence et les reflets. Mon choix était donc fait.
Page 79 Daniel Hardyns
La peinture préférée de Viktoria Prischedko
Mon sujet demeure identifiable tout en étant ambivalent : il apparaît clairement qu’il s’agit d’une place, d’une rue ou d’un square, mais d’un autre côté ma peinture ne représente aucun lieu qui existe vraiment. La technique mouillé sur mouillé permet cette symbiose. Certaines formes peuvent être diffuses au point de disparaître et la transition entre les zones détaillées avec précision et les zones abstraites n’est pas immédiatement discernable, car fluide. C’est dans ces moments de confluence que surgit précisément l’interaction entre la réalité et la perception.
Page 91 Viktoria Prischedko
Ma dernière peinture
Ces artistes ont déjà été publiés dans l'Art de l'Aquarelle, nous retrouvons leur dernière peinture.
Anxiety, Peto Poghosyan
50X71cm
Donner le sentiment que, même dans une foule, chaque personne est unique.
The Domestic, Samir Mondal, 2015
71x50 cm
J’ai traduit son côté sauvage sans avoir recours à la perspective ni à la profondeur en trois dimensions.
Puzzle Panoramique, Thierry Duval
33.5x82cm
En fait, cette aquarelle fut un vrai puzzle à construire, un puzzle de lumières et de formes.
Seven Brushes, Lillias August, 2015
40x109 cm
J’ai aimé le défi de rendre les éclaboussures de peinture tout en sachant que le résultat serait aléatoire.
Enchanted with Venice, Huang Hsiao-Hui
54X72cm
C’est la première fois que je peins Venise. J’ai essayé de libérer ma touche, ou plutôt de créer les formes que je souhaitais obtenir à l’aide de quelques touches simples.
Hard working farmer, Chen-Wen Cheng , 2015
76x57 cm
Un portrait à l’aquarelle ne peut exprimer d’émotions fortes que par la maîtrise technique et l’apprentissage esthétique.
Voyage 2, Jef Bertels,
38x60 cm
Comme toujours, j’aime apporter des détails, mais j’aime aussi travailler le plus vite possible.
L'apprenti, Richard Bélanger, 2015
28x50 cm
Le sujet des appelants pour la chasse est vaste, de par la forme et la couleur, et se prête bien à la réalisation de séries.
La Fe
Peindre sans dessin avec La Fe
La Fe a étudié l’art pendant huit ans, dont trois ans à l’école des Beaux-Arts et puis cinq années à l’université Silpakorn, la faculté d’art la plus réputée de la Thaïlande. Bien que formé à l’art conceptuel, il pratique l’aquarelle avec bonheur depuis vingt ans. En 2014, il a organisé la World Watercolor Exhibition Thaïland.
Ma peinture incorpore trois concepts ou trois éléments distincts : créer une bonne oeuvre d’art, que le public puisse en retirer aussi un bénéfice, de même que l’environnement. Ce sont ces trois concepts qui sont à la base de ma peinture. C’est pour cela que j’aime beaucoup le travail de Marcel Duchamp, car il a vraiment révolutionné l’art. Il a envisagé l’art sous une tout autre forme que celle qui avait alors cours. Il a par exemple permis de comprendre qu’une pensée peut suffire à être de l’art.
Page 24 La Fe
- DANS LA PEINTURE SANS DESSIN, 80 % DE MON TRAVAIL SE FAIT PAR INTUITION J’utilise toutes les techniques à ma disposition : tous les moyens sont bons pour obtenir l’équilibre dans mon tableau – et avoir un résultat aussi naturel que possible
- LES DÉTAILS À DÉLAISSER Pour moi, c’est mon sujet et ma composition qui me dictent ce que je dois faire : quelles sont les parties que je dois laisser, lesquelles je dois mettre en avant ou au contraire passer à l’arrière-plan…
- LA LUMIÈRE EST LE VRAI SUJET DE MON TRAVAIL Afin d’être capable de voir des objets, il faut tout d’abord pouvoir distinguer la lumière et les ombres. Aussi, pour être capable de choisir les ombres et les lumières adéquates, il est capital d’observer au préalable attentivement son sujet.
- MULTIPLIER LES POINTS DE VUE Une oeuvre finie doit pouvoir s’apprécier depuis toutes les directions. Une fois que j’ai terminé ma peinture, je la tourne dans tous les sens : ainsi, je l’envisage sous d’autres points de vue. Et plus important encore, je compare ma peinture avec mon sujet. C’est comme cela que je peux savoir si elle est terminée ou non.
Tim Satrermow
Tim Satrermow, Passion new-yorkaise
Si l’influence du cinéma est évidente dans ses peintures, c’est parce que Tim Saternow a longtemps travaillé pour le 7e art… Il aborde la composition de ses oeuvres comme le cadrage d’un plan cinématographique.
Je travaille comme chef décorateur au cinéma et scénographe au théâtre. Le chef décorateur doit faire en sorte que le réalisateur puisse se faire une idée du lieu de tournage. Cela passe par le dessin. On doit travailler très rapidement au crayon et à l’aquarelle, c’est comme ça que j’ai appris cette technique difficileatmosphérique… Mes peintures sont comme des croquis que je pourrais réaliser pendant un tournage, mais en beaucoup plus grand. Comme au cinéma, ce qui compte c’est la lumière, la réalisation et le choix de quelques couleurs vives.
Page 26 Tim Satrermow
Démo : 39 Mott Street Rain
- LE DESSIN : Je commence par un dessin en perspective très détaillé sur deux feuilles de papier Arches grain torchon (66 x 102 cm chacune, 600 grammes). Je pique deux épingles à tête triangulaire dans la feuille pour m’aider à repérer les points de fuite.
- LA GRISAILLE : Je vais du plus foncé au plus clair et de gauche à droite pour définir les zones de valeur. Je travaille sur un chevalet, ce qui me permet d’atteindre plus facilement chaque coin de la feuille. Je commence avec une sous-couche : la grisaille. Cette technique, qui date de la Renaissance, permet d’établir les valeurs par une peinture monochrome, ici en gris de Payne.
- QUELQUES RÉSERVES : Je réserve la lumière des phares et quelques reflets avec du ruban de masquage et je continue à poser mes valeurs en dégradés de gris de Payne. Je me sers de la technique de la perspective atmosphérique : plus les bâtiments sont loin, plus leurs valeurs sont claires et leurs contours doux. Les bâtiments au premier plan sont plus sombres et aux contours nets.
- MARQUER LES CONTRASTES : Je réajuste sans cesse les parties sombres pour gagner en intensité et noirceur. Pour obtenir des reflets nets, et surtout vraisemblables, sur la surface mouillée de la route, il faut marquer fortement le contraste entre lumière et ombre.
- LA COULEUR LOCALE : Une fois que je suis enfin satisfait de la grisaille, je commence à ajouter la couleur locale à l’aide de grands lavis, qui ont tendance à soulever et à étaler la sous-couche en gris de Payne.
- FAIRE CONFIANCE À SON INSTINCT : Maintenant, il est temps de m’amuser. Je pose la peinture par terre et, à l’aide de grandes brosses, je projette de l’eau et je fais tomber des gouttes de gris de Payne (bien dilué) sur toute la surface. Les couches de peinture épaisse coulent et des auréoles se forment. Je fais des projections de tons plus chauds – terre de Sienne brûlée et brun Van Dyck – en m’assurant que des flaques de bleus froids se mélangent aux bruns chauds.
- TRAVAILLER PAR OPPOSITIONS : J’adoucis et recouvre tous les détails. En réalité, ils ne disparaissent jamais entièrement, mais rejoignent ce que j’appelle mes « contrepoints » (oppositions de couleurs froides et chaudes, de zones nettes ou floues, claires ou sombres, colorées ou grises) qui créent une tension. Ensuite, je retire des coulures et des auréoles en frottant là où les bords sont trop sombres, surtout dans le ciel. Finalement, le ciel se peint tout seul grâce aux coulures de peinture des bâtiments environnants, qui se mélangent.
- FINAL : . Juste avant de finir, je prends mon couteau X-Acto pour ajouter quelques reflets blancs, surtout sur la route. Et pour finir je projette des couleurs granuleuses (bleu céruléum et jaune de Naples) : grâce aux caractéristiques de leurs pigments, ces couleurs resteront au-dessus des autres et, en dissimulant certaines zones, contribueront à la dimension théâtrale de la peinture.
Becker-Black
Alexandra Becker-Black
MES COULEURS : Je travaille avec plusieurs couleurs que je mélange moi-même à partir d’aquarelles Winsor & Newton en tube. Les proportions sont un petit secret que je garde pour moi ! Mon mélange consiste en différentes tonalités de rouges avec du bleu phtalo ainsi qu’une troisième couleur que je ne dévoilerai pas ! Le bleu phtalo est une couleur très puissante : si on en met trop, elle peut prendre le dessus sur tous les mélanges. Il faut s’en servir de manière raisonnable. Un peu comme le sel : il suffit d’une pincée pour relever un plat.
MON PAPIER : Je n’ai jamais été fan du papier traditionnel pour l’aquarelle. Pour moi, il est trop dur, trop blanc et pas assez absorbant. J’ai fait de la gravure par le passé et je suis tombée amoureuse de la tonalité et de la sensation que donnait le BFK Rives. C’est aujourd’hui le seul papier que j’utilise. J’adore la façon dont il absorbe les pigments et il existe aussi dans de grands formats avec lesquels j’aime peindre.
Page 44 Alexandra Becker-Black
Butterworth
Les peintures de cette série représentent notre première journée à Rome. En règle générale, je préfère travailler à partir de diapositives, qui rendent plus fidèlement la lumière. Ça faisait déjà un moment que je caressais l’idée de peindre en noir et blanc. Je m’étais dit que ça me changerait, mais j’avais aussi en tête l’idée de peindre ma ville natale comme on la voit dans de vieilles cartes postales des années 60.
Dans une peinture monochrome, il faut surtout s’occuper des tons moyens, qui composent la majorité des valeurs. C’est passionnant de travailler en noir et blanc. On peut travailler rapidement, se concentrer sur les formes et puis voir l’image se développer au fur et mesure.
Page 50 Geoff Butterworth
Liu Yi
Liu Yi Une touche de maître
Les peintures de Liu Yi sont empreintes d'une forme de sérénité et de respect envers le sujet qui ne viennent qu'avec la connaissance exacte et précise de la technique d'aquarelle.
Sur le motif
Partir sur le motif avec les grands maîtres
Ils sont nombreux à nous donner envie de prendre le large avec les pinceaux : les Australiens Amanda Hyatt et David Taylor, le Singapourien Ong Kim Seng, l’Uruguayen Alvaro Castagnet, l’indien Amit Kappor, et enfin l’Association « Aquarelle plein air France » fondée par Thierry de Marichalar.
L'Américain Steve Rogers nous donne quelques conseils :
- Gardez votre palette humide et fraîche en rajoutant régulièrement de la peinture sortie du tube et en vaporisant vos godets à intervalles réguliers.
- Un croquis vous servira à indiquer le placement de vos ombres et leur valeur. Ne succombez pas à la tentation de rajouter ou d’enjoliver vos ombres au fur et à mesure que la lumière change : vous finiriez par recouvrir tous les blancs qui rendent l’aquarelle si vivante.
- Ne peignez jamais avec votre chevalet et votre palette en plein soleil car les reflets vous empêcheront de correctement apprécier les valeurs et les couleurs. De même, la peinture sur votre palette séchera plus vite. Il vaut mieux se munir d’une ombrelle ou d’un parapluie conçu dans ce but : vous pourrez ainsi choisir votre point de vue au lieu de vous laisser dicter votre choix par le soleil et les ombres.
Michel Duvoisin, « peindre à la ligne »
- Je dessine l’essentiel des éléments puis je travaille le ciel en mouillant le papier avec un gros pinceau.
- Je passe en aplat toutes mes couleurs de base et sèche entre chaque passage avec un éventail si le soleil manque. Couleurs pour les bâtiments : sépia, gris de Payne, terre de Sienne et ocre jaune.
- Je termine les « construits » (plus clairs que les arbres) en deux ou trois passages, toujours sur papier sec. Couleurs pour les arbres : verts olive et vert de vessie et, pour les verts foncé, sépia et bleu de Prusse. J’utilise en plus les bleus de cobalt, et outremer foncé, deux jaune or et citron, vermillon carmin et rose de quinacridone
- Je termine les arbres en un, deux ou trois passages. Pour les reflets du lac, je remouille le premier passage du stade 2 et pose le bleu foncé.
Vous pouvez tout à fait construire votre propre plan de travail démontable. Pour ce faire, choisissez du contreplaqué ou un matériel en plastique rigide qui soit facilement découpable avec une scie sauteuse.
Conseil : pour faire un gabarit en carton afin d’adapter parfaitement la découpe aux jambes du trépied, il suffit de reporter le gabarit sur le matériau choisi et de procéder à la découpe.
Igor Sava
Igor Sava, la forme de l’eau
Artiste d'origine Russe, Igor Sava réside désormais en Italie. Il peint aussi bien les lieux qui lui sont familiers que des paysages inconnus.
- J’accorde beaucoup d’importance au dessin et à la composition – tout en prenant soin de casser tout ce qui est symétrique.
- Les valeurs demeurent plus importantes que les couleurs.
- Les règles existent, mais elles doivent s’adapter à l’artiste et non l’inverse. Selon sa sensibilité, elles peuvent être interprétées.
- Tout est fluctuant. Nous changeons avec le temps et l’expérience. Il en va de même avec les règles que nous nous fixons. C’est une quête continuelle dont on prend conscience en regardant son propre travail au fil des ans.
Page 95 Igor Sava
Technique
Jayson Yeoh, sur le fil entre l'abstrait et le figuratif
- Les premiers lavis Lors des premières étapes, je ne me restreins pas. Tout d’abord, je mouille la feuille. Puis, à l’aide d’une brosse plate, je pose mes couleurs à l’arrière-plan, ce qui m’aide à donner corps à mon atmosphère. Ensuite, petit à petit, je monte mes couleurs secondaires afin d’apporter des gradations de tonalité. Au cours du processus, je garde en réserve la partie blanche. Entre-temps, j’apporte délibérément des couleurs dans l’arrière-plan afin d’atténuer les contours trop présents et de créer une image à la fois plus belle et plus douce.
- Les secondes couches Ensuite, je passe, partie par partie, les secondes couches. J’ajoute quelques formes très simples à l’arrière-plan. Puis, dans la partie supérieure droite, je peins les zones sombres et ajoute des textures. C’est pour moi une étape cruciale car elle me permet, à ce stade, d’avoir une vision d’ensemble. Je dois vraiment prêter attention à la façon dont les couleurs vont se mélanger, comment les tons chauds vont s’accorder aux tons froids ; je peux aussi déterminer les rythmes entre les espaces.
- Profondeur et zones focales À ce stade, je positionne mes zones sombres afin de créer de la profondeur. Je peins aussi les zones focales, celles où l’oeil sera attiré. Il est également important de créer des zones de contraste et de délaisser les endroits secondaires.
- Le final Enfi n, lors de la phase fi nale, j’ajoute les derniers détails. J’ajuste ma profondeur et j’ajoute les piliers et les chiffres sur la coque des bateaux. J’aime jouer avec les lignes car elles ont un rôle graphique important dans mon travail. Cela fait partie de ma personnalité et de mon langage visuel unique. Leur existence crée et donne une substance visuelle ainsi qu’un sens artistique à mon travail.
- LE DESSIN Une fois que mes idées sont bien claires et que j’ai trouvé ma composition, je vais effectuer une esquisse au crayon qui me permettra de situer mes premières lumières et mes tonalités sombres. Cette étape est très importante car l’aquarelle est une technique qui ne pardonne pas.
- MARQUER LES TONS CLAIRS ET FONCÉS Je débute bien souvent ma peinture par un lavis global gris, auquel il m’arrive parfois d’ajouter un peu d’encre de Chine. Cela renforce les dégradés subtils des couches suivantes.
- ÉTABLIR LE CONTEXTE COLORÉ À l’inverse de beaucoup d’aquarellistes, ma façon de peindre se rapproche plus de la manière classique à l’huile. Après avoir déterminé mes clairs et mes sombres, je m’attache à rendre le fond, couche après couche, glacis après glacis. C’est cela qui donne l’atmosphère de ma peinture.
- LE TRAVAIL SUR LES COULEURS LOCALES À ce stade, mon travail est fi ni à 80 %. Je vais maintenant apporter du modelé à mon sujet afin de créer les textures que je souhaite. Si les étapes précédentes ont été bien respectées, celle-ci est en fait assez simple.
- DÉTAILS ET TEXTURES J’aime faire quelques petites expériences avant de terminer ma peinture. Actuellement, afin d’enrichir mon image, j’aime ajouter un peu de tempera ou de « nikawa-e », c’est-à-dire une technique ancestrale japonaise de mélange de colle animale et de pigments minéraux. C’est juste une expérience. Je ne procède pas de la sorte pour toutes mes peintures.
- OEUVRE FINALISÉE Yellow Moon 2015. 76 x 54 cm