Loriane avait aperçu à l'épisode précédent une navette suspecte, et donné rendez-vous à son amie Lysia à la cafète.
Comment se rendre de la chambre à la cafète ? Par les couloirs, qui restent dans une ambiance confinée et technique.
Pour cette première partie où Loriane déambule à travers les couloirs, nous faisons un premier plan sur ses pas.
L'intérêt d'un logiciel 3D est que l'on peut déplacer la caméra comme on souhaite, avec les mouvements et les distances exactes, simplement par paramétrage.
Derrière la porte
Aussi, nous offrons-nous un traveling à quelques centimètres de ses bottes. A cette distance, le bruit des talons est le son principal, et chaque toc-toc est synchronisé avec le contact du talon au sol.
Comme la matière du sol varie, le 'toc' devient un 'flop' selon le sol, pour plus de réalisme.
Première rencontre dans le couloir, un robot apparaît derrière une porte. Pour lui donner plus de répercussion, le robot fait beaucoup de bruit, il se déplace à bricoler quelque chose.
Du monde dans le couloir
Un peu plus loin, Loriane croise le pas lourd d'un deuxième androide, dont la démarche contraste avec le style déhanché d'une jeune femme.
Ces démarches font partie de la bibliothèque d'animation, et n'ont pas posé de difficulté, contrairement à la première animation que j'ai du régler mouvement par mouvement.
Le couloir est très éclairé par des sortes de néons, pour rendre une ambiance de salle informatique.
Quel étage ?
Un ascenseur tubulaire
Près de l'ascenseur
Arrivée à la fin du couloir, Loriane atteint une zone plus sombre du couloir.
Le changement de lumière fait la transition avec changement de scène, le passage par un ascenseur d'un nouveau genre.
L'ascenseur
L'ascenseur en lui-même est une sorte de tube en verre. Le logiciel 3D permet facilement de créer des volumes aussi simples, et de les texturer avec n'importe quelle matière (ici donc, du verre).
Les effets de lumière sont réalisés sur le logiciel de composition (After Effects). Ils prennent moins de temps à être générés que si j'avais essayé de les réaliser directement dans le logiciel de rendu 3D.
Le feuillage que traverse Loriane est constitué de couches successives, selon une technique de Layering, également sur le logiciel de composition.
Je m'envole
L'ascenseur décolle, vite vite je change de plan pour une contre-plongée.
Je monte le son de la musique de fond, il s'agit d'indiquer au spectateur que nous entrons dans un moment plaisir. J'ai refait cette scène plusieurs fois, jusqu'à trouver l'idée d'éclairer les pieds de l'actrice. La réfraction de cette lumière est transmise par le tube en verre ; je ne m'y attendais pas vraiment, jolie surprise.
Dans les cieux
Café dans les nuages
Dans le tuyau de verre
Les derniers plans de cette scène doivent surprendre le spectateur. J'ai cherché pendant un moment quel éclairage donner, avec un arrière-plan qui doit être infini.
Je n'ai pas encore trouvé le moyen de construire des paysages d'arrière-plan. Je crois que c'est possible, j'ai même acheté le logiciel qui permet de le faire, mais il me faudrait des semaines pour le maîtriser.
Une technique est beaucoup plus rapide, celle des dômes HDRI... Il s'agit d'images de fond 3D, qui s'appliquent sur une sorte de dôme, et qui peuvent également diffuser la lumière. Sur le net, on peut en trouver pas mal, après 2 ou 3 tutoriaux, le tour est joué.
Un engin passe
Pour les 2 derniers plans qui devaient mener à Lysia, j'avais plusieurs options: suivre Loriane, ou passer à une vue de la cafète.
Pour varier, j'ai choisi la 2e option, élargir le champ, perdre de vue Loriane dans son ascenseur, et passer sur une vue du bâtiment.
La station est munie d'une piste d'atterrissage, il me faut donc animer le passage d'un engin spatial, pas trop gros si possible.
Ce détail va en enchainer plusieurs autres:
si un engin passe devant la caméra, alors il faut voir le feu des réacteurs
comme on voit l'engin très distinctement, même quelques centièmes de secondes, l'engin doit être habité par un pilote
une fois au sol, le pilote doit sortir de son appareil
Lysia attend
Après avoir satisfait cette cascade d'exigences, je reviens à mon sujet: effectuer la transition avec la cafète.
Dans un mouvement de caméra digne d'un manège de montagnes russes, j'arrive enfin à Lysia.
Histoire de se remettre de ce mouvement, je termine pas un gros plan sur Lysia qui tourne la tête tout doucement.
En Iray, les gros plans sur les visages sont très longs à rendre par l'ordinateur, il faut compter près de 30 mn par image.
Calculons tout cela: 4 secondes de douceur, cela fait 100 images à compiler, soient 50 heures de travail pour l'ordinateur.