Mise en place
Lundi matin, Gervaise m’a accompagné au bureau pour que nous exposions ensemble des reproductions du projet Ricochet à la cafète de mon étage.
J’avais commandé sur un format assez grand (A2) des reproductions des 9 aquarelles du projet, dans l’idée de les présenter sur les 2 murs de l’espace café.
Nous disposions de 2 murs, sur lesquels disposer 4 aquarelles puis 5 aquarelles, avec à chaque fois une planche d'explication.
Les aligner régulièrement nous a pris bien 30 minutes, et nous n'étions pas trop de 2 deux pour cela. Armés d’un mètre et de patafix, nous avons fait les calculs nécessaires pour répartir régulièrement les planches sur les murs.
Pourquoi faire cette expo ?
Je trouve que chacun de ces portraits raconte une histoire du Maroc, et je souhaitais la partager avec mes collègues. En plus, mercredi je présentais à un large public de la KB ce que nous faisons pour l’Afrique. J’ai fait le début de la présentation, et j’ai mentionné qu’ils étaient les bienvenus pour visiter une expo d’aquarelles à notre étage.
J’avais préparé 2 panneaux explicatifs en Anglais pour qu’en plus de voir les aquarelles, ils comprennent le jeu des liens cachés de tableau en tableau. Sur chaque tableau, à ceux qui me l’ont demandé, je leur racontais l’histoire du tableau.
Et puis c'est un ricochet à Ricochet.
Par exemple sur la boutique d’argan, le contraste entre le voile noir, et le pantalon de jogging avec les baskets.
Je disais à mes collègues : « Cela vous étonne ? Cela vous dérange ? En tout cas, pour elle tout va bien, c’est sa vie. J'explique : cette ambiguïté existe chez beaucoup de femmes de Casa, partagées entre la vie moderne et traditionnelle. Son établissement est très propet, et pourtant, c'est une petite échoppe perdue dans la Medina. Regardez le panneau où se mèlent lettre en Français et caractères d'Arabe. »
Et pour chaque tableau, j'ajoutais un commentaire sur la technique : dans cette échope, le personnage et les plans qui ont le focus sont peints très précisément, tandis que les arrières plans sont plus flous. Comme dans le tableau précédent, le dandy au smartphone, le flou sert à faire ressortir le personnage principal, qui lui est net.
Plutôt que de tracer au feutre les silhouettes des objets, j'ai passé les deux côtés extérieurs en aquarelle monochrome.
Autre tableau (je ne les commente pas dans l'ordre) les épiciers, le 2ème de la série.
Toujours à mes visiteurs : « Comme tout Européen, j'avais une appréhension pour les musulmans avec un accoutrement traditionnel, barbe, bonnet et djelaba. M'arrêter devant ces personnes m'a donné l'occasion d'aller au-delà des mes appréhensions, et de venir à leur rencontre.»
« J'aime leurs expression, qui m'amènent un sourire. Celui de gauche, tout en douceur, que j'ai restituée dans tes tons roses et bleus. Celui de droite, avec une expression un peu bourrue, et un regard un peu hébété. L'un et l'autre sont dans un fouilli, le bazar de la Médina.»
Gros défi de peinture pour retracer tous ces objets : 4 variétés différentes d’olives, des bouteilles de tout genre, des reflets d'emballage plastique, ses sortes de saucisse sur présentoir, plus de 15 inscriptions diverses.